Petites quantités, grandes victoires !
Quand on réduit les portions, on diminue la pression… et on augmente les chances d’acceptation !
« Goûte au moins ! »
Combien de fois l’avez-vous dit ? Et combien de fois votre enfant a-t-il repoussé l’assiette, fait la grimace, ou même fondu en larmes devant une courgette ?
Quand un enfant trie, refuse ou se braque, on peut vite se sentir impuissant… ou épuisé. Pourtant, parfois, un petit ajustement suffit à tout changer.
Dans cet article, je vous propose une idée simple mais puissante : ne plus chercher à remplir l’assiette, mais commencer par… presque rien.
🍽 En pratique : servez une mini-portion
➤ Si c’est un aliment vraiment rejeté, proposez une seule bouchée : une petite cuillère, un micro-morceau, un élément symbolique. L’objectif n’est pas de le faire manger à tout prix, mais de l’exposer sans pression.
➤ Si c’est un aliment moyennement accepté (il le mange parfois, avec des grimaces ou en chipotant), servez une petite portion : un tiers ou une moitié de ce qu’il mange habituellement. Cela montre qu’on tient compte de ses goûts, tout en maintenant la présence de l’aliment au menu.
Pourquoi ça change tout ?
🧠 Plus encourageant, moins intimidant
Une grosse assiette peut impressionner, voire bloquer un enfant sélectif. Il voit ça comme une montagne à gravir… et préfère ne pas commencer. Proposer un tout petit morceau, une micro-portion, change la perception : ça semble plus accessible, donc moins risqué. L’enfant est plus enclin à goûter si l’enjeu est réduit.
🙋♂️ Plus de contrôle pour l’enfant
Quand on sert peu, on laisse une porte ouverte : celle de la curiosité. L’enfant peut décider d’en redemander, ou non. Et s’il en redemande, c’est lui qui choisit. Et quand c’est lui qui demande, c’est tout de suite mieux accepté !
Ça renverse la dynamique : il devient acteur de son repas. Il ne subit plus l’assiette, il la maîtrise. Cela renforce son autonomie, et diminue les conflits autour du “tu dois manger”.
💪 Renforcer la confiance
Un enfant qui finit sa petite portion peut en être fier. Même si ce n’était qu’une bouchée, il est dans un sentiment de réussite. C’est une manière douce d’avancer vers l’acceptation des aliments, sans pression ni échec. Cela valorise l’enfant et encourage la répétition.
📌 A retenir :
Selon les études sur le développement du comportement alimentaire, un enfant peut avoir besoin de 8 à 15 expositions à un aliment avant de l’accepter. Ce n’est pas un refus définitif, c’est une phase d’apprentissage.
♻️ Réduire le gaspillage… et la frustration !
Moins de nourriture dans l’assiette, c’est moins à jeter si ça n’est pas mangé. Et ça change aussi l’état d’esprit du parent : on est moins vexé, moins déçu. Une assiette vide, même minuscule, c’est une victoire visible. Et c’est beaucoup plus satisfaisant qu’un plat préparé avec amour, laissé à moitié plein.
🔁 Créer une habitude
Proposer souvent, en toute petite quantité, permet d’intégrer progressivement de nouveaux aliments au quotidien. Ce n’est plus un enjeu, un combat ou un “moment spécial”. C’est juste une habitude. L’aliment est là, présent régulièrement, sans obligation de le manger. Et cette simple exposition favorise l’acceptation.
Comment mettre en pratique ?
🧑🍳 Détournez le regard de l’enjeu
Transformez la bouchée en jeu ou en découverte. Parlez d’“expérience”, de “bouchée du chef”, ou proposez de “sentir”, “regarder” ou “écraser avec la fourchette”. L’idée, c’est que l’enfant explore sans avoir l’impression d’être évalué.
⏳ Soyez patient.e
Si c’est refusé 10 fois, peut-être que la 11e sera la bonne. C’est la répétition qui aide.
Ce n’est pas un échec : chaque exposition compte. On prépare le terrain, doucement mais sûrement.
🌱 Multipliez les expositions
Mêmes aliments, mais présentés différemment. Sous une autre forme, à un autre moment de la journée, ou associé à un plat apprécié.
Un aliment refusé en purée peut être accepté râpé, en galette ou en soupe. On peut le proposer à table, à l’apéro, en pique-nique, dans un moment festif… et créer une association positive liée au contexte !
🕊 Gardez le cap sans insister
Proposez, sans commenter. Pas de chantage, pas de récompense, pas de négociation. On pose l’aliment dans l’assiette, avec neutralité. Si c’est mangé, tant mieux. Si ce n’est pas mangé, ce n’est pas grave. L’important, c’est la régularité et la sérénité. Laissez votre enfant libre, tout en étant constant.e.
Proposer de toutes petites quantités, c’est une façon douce et bienveillante d’accompagner un enfant sélectif. Cela permet d’éviter les conflits, de préserver l’ambiance à table, et de construire petit à petit une relation plus sereine avec les aliments.
Pas besoin de forcer, il suffit d’être régulier, patient… et de faire confiance au temps.